BATAILLE DE TINCHEBRAY

Elle met fin à une longue période de querelles entre les héritiers de Guillaume Le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, mort en 1087. La Normandie avait été attribuée à Robert, le fils aîné, l'Angleterre à Guillaume, le cadet, et à Henri, le plus jeune, une somme d'argent. Mais la mort prématurée de Guillaume et les maladresses de Robert servirent les ambitions de Henri Beauderc, qui n'eut de cesse de reprendre la Normandie à son frère et qui s'approprie l'Angleterre. En septembre 1106, il met k siège devant le Gbâteau de Tinchebray tenu par des partisans de Robert.
Même si le lieu du combat n'a pu être identifié de façon certaine - on présume que ce fut à l'Ouest et au Nord du Château - bien que les chroniqueurs de l'époque ne s'accordent ni sur certains aspects de la tactique militaire, ni sur les effectifs, ni sur le nombre de morts, la bataille de Tinchebray. est aux yeux des historiens, intéressante à plus d'un titre :
- elle est un modèle de l'art militaire au Moyen Age (notamment par la prépondérance numérique des
fantassins),
- elle a une importance historique considérable dans la mesure où le vainqueur, Henri 1er Beauclerc, reconstitue à son profit le royaume anglo-normand créé par son père.
D'un point de vue plus modeste, celui de la tradition locale, la bataille a laissé des traces que l'on trouve notamment dans les lieux-dits: Le Champ Henriet (à l'emplacement de l'actuel champ défaire), les Croix (édifiées sur les sépultures de trois chevaliers tués au cours du combat), La Prise (lieu de la capture de Robert Courteheuse), le Ruisseau du Traître (en référence à la fuite de Robert de Bellême)... Après cet événement, et jusqu'à la fin de l'ancien régime, l'histoire de Tinchebray se fait discrète. Comme l'ensemble de la Normandie depuis 1204, Tinchebray vit à l'heure française. Le bourg est le siège d'un bailliage royal et d'une vicomte; une grande partie de sa population est composée d'hommes de loi (avocats, huissiers, tabellions ... ). A ce visage original s'ajoute celui d'un centre artisanal très actif et diversifié qui travaille en priorité le fer, celui d'un centre de commerce dont les marchés hebdomadaires et les foires annuelles sont très fréquentés. Quant aux deuxvillages, ils vivent essentiellement d'une agriculture céréalière et d'activités artisanales variées. Dans l'histoire régionale, le nom de Tinchebray n'apparaît notablement qu'à deux occasions :
- durant la guerre de cent ans (fin XlVème siècle, début XVème), le château est occupé par les anglais et démoli sur ordre du roi de France ; la Chapelle Saint-Rémy est fortifiée,
- durant la période révolutionnaire, Tinchebray, qui a pris parti pour la République, est assiégée et incendiée par les troupes royalistes du Comte de Frotté, en 1796.
Au cours du XTXème siècle, la nouvelle commune, qui réunit les deux villages et le bourg, connaît un certain effacement (suppression des juridictions judiciaires, éloignement du tracé de la voie ferrée), mais elle développe activement son artisanat du fer qui se structure en ateliers et en usines qui seront à l'origine des établissements industriels du XXème siècle. Epargnée par les bombardements de la bataille de Normandie en 1944, Tinchebray a eu la chance de conserver le charme un peu sévère des monuments, des rues, des maisons des siècles passés. Cependant, au cours des trente dernières années, elle a organisé son industrie de façon moderne, bénéficié d'importants ; travaux routiers ; elle s'est dotée d'équipements urbains, sportifs, culturels, touristiques que le visiteur pourra heureusement découvrir lors de son passage, ou mieux de son séjour dans notre ville.
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